Devant le succès du muay thai (boxe thaïlandaise) qui a traversé depuis un moment maintenant frontières et océans et connait un vif succès à l’étranger, on oublie souvent de parler des autres sports nationaux de la Thaïlande, en particulier du Sepak Takraw, qui possède une importante communauté et de nombreux pratiquants au royaume.
Le Sepak Takraw pourrait être définit comme un mélange de volley, de foot et d’acrobaties. Cela en fait un sport très agréable à regarder par ses prestations impressionnantes, les joueurs montrant à la fois sur le terrain souplesse, rapidité et précision
Origine et histoire du Sepak Takraw
Ce sport est né en Asie du Sud-Est; en Thaïlande, la trace écrite la plus vieille permettant de retracer l’origine de ce sport remonte en 1785, preuve que l’on trouve sur les peintures murales du Wat Phra Kaeo. On peut voir sur ces représentation le Dieu hindou Hanuman s’adonner à ce sport avec une troupe de singes.
Cependant, l’origine exacte de ce sport et les motivations qui ont favorisés son développement restent un mystère.
À ses débuts, le Sepak Takraw se pratiquait en cercle et c’est en 1929 que les premières règles sont dictées, par l’association du sport du Siam.
Takraw, signifie littéralement taper la balle avec le pied
Règles du jeu
Les équipes sont composées de deux ou trois personnes et le sepak takraw se joue sur un terrain identique à celui d’un terrain de badminton et se joue avec une balle en rotin.
La personne qui sert, située au centre s’appelle le tekong, les deux autres joueurs sont appelés apit kiri et apit kanan, en fonction de leur place sur le terrain.
Au début du match, les équipes, par tirage au sort à l’aide d’une pièce de monnaie, choisissent soit d’avoir l’engagement en début de jeu, soit leur côté du terrain.
Le match se déroule en 3 sets, qui s’arrête lorsqu’une des deux équipes arrive à 21 points. 3 touches de balles sont autorisées par l’équipe; ces trois touches peuvent être réalisées par le même joueur et la balle peut être envoyée dans l’autre camp en dessous de ces 3 passes mais un nombre de touche supérieur à trois est considéré comme faute.
Il est autorisé pendant la partie de toucher le ballon avec toutes les parties de son corps, hormis les bras et les mains.
Le jeu s’arrête lorsque la balle touche terre ou lorsqu’il y a faute.
Un sport populaire
Sans rappeler la place importante qu’à la notion de communauté au sein du royaume, le sepak takraw va tout naturellement s’appuyer sur des valeurs telles que le partage, l’entraide ou encore le respect. Le sepak takraw se veut accessible et est d’ailleurs souvent désigné comme un « sport pour tous ». Il se pratique dans tout le royaume, des campagnes aux villes, par des joueurs amateurs et professionnels de tout âge.
En effet dans ce sport, plus que la compétition prime la rencontre humaine et le plaisir « d’être ensemble ».
Le Sepak Takraw s’enseigne même jusque dans les écoles du pays.
Un jeu qui prend de l’envergure à l’étranger…
De nombreux pays se mettent au Sepak Takraw, sport qui valorise le joueur pour sa condition physique et son habilité et qui plait par sa dimension spectaculaire. Autant le joueur que le public est charmé par ce sport, sa technicité et les valeurs qu’il divulgue.
On trouve aujourd’hui des équipes dans presque tous les pays du monde, il existe aussi une délégation française et des championnats européens et mondiaux.
La compétition la plus importante de sepak takraw est la King’s Cup World Championships qui se déroule à Bangkok
…mais qui à tendance à se perd dans son propre pays
Pourtant, ce sport, qui commence à s’exporter et à connaître un certain succès à l’étranger, à tendance à se perdre dans les campagnes thaïlandaise, remplacé progressivement par le football.
Effet de la mondialisation et de la presse qui médiatise énormément le football, ce dernier apparait désormais comme le sport tendance. Nouvelle passion pour les habitants de Thaïlande, qui délaisse progressivement le sepak takraw, qui a une image plus ancienne et est considéré de plus en plus comme « ringard » par le jeune public.
Car en effet le foot, venu tout droit d’occident, est représentatif de la « course à la modernité », au détriment des sports ancestraux, peu à peu abandonnés par la jeunesse.
